PdV (Pénis dans Vagin) La suite

Prenons les choses autrement.

Sortons de toutes discussions sur le plaisir, parce que visiblement ça obscurcit les esprits et l’idée centrale de l’article. Considérez ce qui suit, quel que soit le plaisir qui puisse être obtenu par le PdV. Car ce qui suit vaut que l’on en prenne du plaisir ou non, quelle que soit votre définition du plaisir.

Les résistances au bon sens sont décidément phénoménales. Personne (ou presque) ne semble répondre directement au fait que le PdV soit de façon inhérente un risque et un danger qui peut être mortel pour les femmes, alors que ça ne l’est pas pour les hommes. Malgré cela, partout dans le monde, le PdV s’impose comme LA pratique hétérosexuelle incontournable, forcément fréquente ou régulière, « récréative », et d’une façon générale, les hommes sont incités à mettre leurs bites presque exclusivement (et prioritairement) dans les vagins des femmes – les femmes en âge de procréer étant les principales cibles. Le PdV est défini comme du sexe, comme de la sexualité, et les risques et les conséquences que ça représente pour les femmes sont au mieux minimisés, normalisés, sinon ignorés ou naturalisés, comme si c’étaient des conséquences normales d’une situation inévitable, naturelle, immuable comme la roche.

(j’arrête de dire le coït parce que tout le monde croit que je parle de toutes les pénétrations, or ici je ne parle spécifiquement QUE du PdV – bien qu’une analyse de la pénétration d’un point de vue féministe radicale soit évidemment pertinente).

Le postulat patriarcal / des hommes est le suivant:

1. PdV = sexe sans conséquences + nécessité hétéro (plus ou moins strictement, mais c’est généralement vrai)

2. Conséquences du PdV régulier pour les femmes = conséquences NORMALES d’une situation NORMALE (PdV).

Or ce postulat est Faux. Le PdV est une conséquence normale d’une situation ANORMALE (et par définition non-naturelle, puisque comme toute pratique humaine sociale, elle est éduquée, non instinctive…). La situation anormale étant d’exposer en permanence, fréquemment, ou à intervalles plus ou moins régulières, les femmes au risque de grossesse. Qu’elles le veuillent ou non, qu’elles y prennent du plaisir ou non. Et que soumettre les femmes régulièrement, fréquemment ou même de temps en temps au risque de grossesse, c’est extrêmement dommageable pour les femmes.

D’abord, le fait simple d’exposer une femme, par le PdV, au risque de grossesse en lui-même est un dommage, un préjudice, car cela nécessite de prendre des mesures pour mitiger ce risque, qui génère au MINIMUM du stress, la peur que ça fonctionne pas (préservatif – et c’est souvent que ça fonctionne pas), des moyens intrusifs qui brisent l’intégrité physique, psychique (pilule, stérilet, implant, ligature des trompes, stérilisation) et ont des conséquences graves sur la santé, qui peuvent inclure dans les pires cas le cancer, les maladies cardiovasculaires, des accidents graves, un handicap à vie, la mort. Même les cas graves sont fréquents mais totalement minimisés et considérés comme normaux.

Donc les conséquences décrites plus haut, c’est dans les meilleurs cas, ceux où on a eu de la pure chance, c’est à dire les cas où le risque de grossesse n’a pas abouti à une grossesse, les cas où on a réussi à mitiger le risque, mais pas éliminer le risque. AUCUN contraceptif n’élimine le risque du PdV. TOUS les contraceptifs comportent un facteur de risque plus ou moins élevé, y compris la ligature des trompes (elles peuvent repousser – une amie est née d’une trompe ligaturée). Et tous les contraceptifs, excepté le préservatif (celui le moins utilisé!!! On se demande pourquoi) ont des conséquences directes et graves sur la santé des femmes, en plus d’être intrusives physiquement et psychiquement, stressantes, parfois coûteuses, nécessitant de plus des consultations gynécologiques invasives, sadiques et stressantes.

Je récapépète: Pour les femmes en âge et en capacité de procréer, celles que les hommes exposent le plus au PdV, le risque de grossesse en lui-même ne s’élimine pas. C’est à dire que le risque reste toujours là, et donc également les conséquences des mesures prises pour mitiger le risque.

Ensuite, les conséquences du PdV incluent: grossesse non-désirée (traumatisant et invasif) suivi d’un avortement (traumatisant et invasif, qui peut causer des complications, des vomissements, des déchirements, la perforation utérine, une infection locale, une dépression, des pensées suicidaires, une hémorragie, et pour finir, des décès). Ou une grossesse menée à terme (9 mois de grossesse, extrêmement invasif et traumatisant surtout si non-désirée) qui inclut un accouchement d’une douleur généralement atroce, toutes les autres conséquences listées ici, qui peuvent mener dans les pires cas à des complications d’une gravité extrême, comme les fistules (regardez le magnifique film du fistula foundation), ou à la mort. Ok?

Etant donné que la majorité des hommes dans le monde refusent même de mettre la capote durant le PdV, et que l’immense, immense majorité n’accepterait pas même une vasectomie, qui pourtant est sans douleur (sous anesthésie), sans conséquences sur la santé (comparé à tous les contraceptifs existants pour les femmes, excluant le préservatif) il est certain qu’aucun homme, jamais jamais jamais de sa vie, n’accepterait le PdV si ça avait les mêmes conséquences sur lui que sur les femmes. Le bon sens voudrait qu’ils soient horrifiés et indignés de ce que leur font les femmes par le PdV, et ils arrêteraient tout de suite, ça serait suicidaire de continuer, ça n’aurait aucun sens.

toute mutilation corporelle au nom du maintien du PdV est totalement aberrant et inutilement destructeur, car il suffit de cesser le PdV comme pratique récréative (mais même pour féconder, le PdV est inutile: sperme sur vulve / orifice du vagin SUFFIT) c’est sans risques, ne requiert aucune modification destructive et mutilante du corps, simple comme bonjour!

Pourquoi les hommes nous mettent donc dans des conditions permanentes d’exposition au risque de grossesse, et appellent ça sexe?

Pourquoi les hommes contraignent-ils les femmes à la pratique régulière du PdV si les risques sont aussi graves pour les femmes?

Le fait est que les hommes continuent de mettre leur bite dans le vagin des femmes JUSTEMENT parce qu’il y a ce risque de grossesse. Qu’ils en soient conscients ou non n’a aucune importance, le fait est qu’ils connaissent tous le mode d’emploi pour traiter une femme comme un homme doit traiter une femme qui lui appartient, c’est à dire mettre sa bite dans son vagin, et éjaculer dedans.

Je parle bien de contrainte sociale, car toutes les formes de pressions sont mises en place par les hommes pour qu’on n’ait PAS d’autres alternatives possibles – allant de l’endoctrinement à l’hétérosexualité, mariage et au PdV par toutes les institutions patriarcales qui existent (le PdV est promu et normalisé absolument partout, par l’état, la religion, l’économie, les médias, des films lambda, magasines, presse, littérature, musique, culture, à la porno => toutes ces institutions étant contrôlées par les hommes) à la mise en dépendance affective et économique voire institutionnelle (mariage), à la violence individuelle et collective des hommes / institutionnelle, à la répression sociale en cas de non-conformité – mais souvent cette répression est tellement omniprésente qu’elle est intériorisée, où on n’en est pas conscientes car elle est normalisée. Que se passe-t-il si on refuse le PdV? Quelles sont les réactions du conjoint et des autres? Quelle est sa propre réaction?

L’accès des hommes aux femmes par le PdV, et donc l’exposition permanente des femmes au risque de grossesse, et par là le contrôle et l’appropriation des fonctions reproductives des femmes et l’appropriation des femmes en tant que telles par le PdV et le viol / « mariage », est le pilier de leur domination sur les femmes. Là dessus repose le patriarcat et sur quoi se greffent toutes les autres formes de domination patriarcale, puisque le patriarcat consiste d’abord et avant tout en le fait que les hommes soumettent les femmes de façon permanente et régulière au PdV, dans le but de forcer la reproduction d’humains mâles, et accessoirement de nouvelles reproductrices d’humains mâles. (Cf Paola Tabet « des outils et des armes » et Claire Michard). Les femmes sont réduites mondialement au rang, statut et fonction de « sexe pour l’homme », de « réceptacle » à sperme et à bite pour une raison: car c’est ce qui permet aux hommes d’avoir la mainmise sur les produits de la reproduction, la paternité, les enfants. Ils organisent donc la société de sorte à ce que les femmes n’aient pas d’autre choix que de subir les PdV réguliers, et soumettent les femmes à la captivité permanente par le « mariage » (maintenant « l’hétérosexualité », le « couple »), la traitent comme un objet marchand à échanger d’homme à homme, entre hommes.

Ce qui constitue l’identité masculine, patriarcale, est de pénétrer une femme, est d’être le pénétrant, celui qui est dessus. Tout le rapport au monde des hommes est basé sur la pénétration, la colonisation d’autrui, du monde de l’univers – l’univers autre étant considéré femme. Ce qui constitue la fonction des femmes dans le patriarcat (car ce n’est pas une identité dans le sens où ça ne permet pas d’être sujet, au contraire c’est un anéantissement du sujet) c’est d’être pénétrée par un homme, de lui servir de réceptacle creuse pour le produit de son sperme – l’enfant.

Les contraceptifs modernes jouent un énorme rôle à nous faire croire que nous nous sommes libérées de la tyrannie du PdV, or ce que ça a fait c’est justement l’inverse: ça a renforcé et normalisé encore davantage la contrainte au PdV comme pratique régulière, et renforcé notre colonisation. ça joue un énorme rôle dans la propagande libérale de « libération sexuelle » qui n’est autre que nous vendre le modèle de viol pornographique et prostitutionnel comme étant de la sexualité. Et la pilule ça contribue à nous faire croire qu’on peut y trouver un intérêt à servir de réceptacle à sperme pour n’importe quel homme, au lieu d’un seul dans le cadre du mariage. Je ne suis évidemment pas contre l’utilisation de contraceptifs lorsqu’ils peuvent éviter une grossesse, mais les contraceptifs ne sont pas une libération. Nous devons viser plus haut que recoudre les plaies et nous ramasser à la petite cuillère après des années de PdV. Une étape de la libération c’est déjà la cessation immédiate et sans appel du PdV, et par ailleurs une dé-hétérosexualisation de masse, étant donné le danger et l’épuisement des ressources que les hommes représentent pour les femmes (violences par conjoint, harcèlement, violences économiques, etc).

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12 commentaires pour PdV (Pénis dans Vagin) La suite

  1. aginva dit :

    La conclusion à cela est que le PdV NE PEUT être une sexualité pour les femmes, étant donné les dommages et préjudices inhérents que ça comporte, elle n’est sexualité uniquement que pour les hommes – ce sont EUX qui l’ont défini comme tels en fonction de LEUR réalité et de LEUR expérience du PDV, qui n’est pas la réalité des femmes.
    L’unique raison pour laquelle les femmes peuvent le penser comme sexualité c’est parce qu’il nous est interdit de penser le PdV du point de vue de notre réalité, c’est parce que la réalité du PdV n’est décrite que par les hommes, et celle-ci nous est imposée, partout.

  2. aginva dit :

    Est-ce que PERSONNE n’a un élan d’empathie, d’indignation et d’horreur, pour ce que doivent endurer et souffrir les femmes partout dans le monde, tout ça pour que les hommes puissent continuer à mettre leurs bites dans nos vagins?

  3. orakzai dit :

    L’Education nationale a une responsabilité immense dans ce désastre : absence totale de diffusion des idées révolutionnaires féministes, promotion de la pénétration vaginale en sciences ( accompagnée bien sûr d’un tabou absolu sur le clitoris ).
    Je suis d’accord avec A.Dworkin lorsqu’elle dit qu' » il n’y a rien dans la baise qui reconnaisse ou actualise la véritable érotisme des femmes  » et que les hommes doivent se débarasser de leur érection ( donc de leur identité phallique ) et apprendre à faire l’amour comme les femmes le font entre elles.

  4. aginva dit :

    Les institutions patriarcales ne diffuseront jamais les idées susceptibles de causer son abolition, sauf si c’est pour en détourner et pervertir le sens, en reprenant certains mots-clés pour faire semblant qu’ils sont progressistes. Les hommes ont crée les institutions patriarcales pour préserver le patriarcat, il est naïf de croire pouvoir les infiltrer avec des idées révolutionnaires.
    Je m’en fiche de l’érection des hommes. C’est encore un détournement du sujet. Ce qui m’intéresse ici en tant que féministe, c’est de dénoncer le fait que des milliards de femmes sur la terre souffrent les conséquences terribles du PdV, et ce n’est quelque-chose qui n’est adressé par les féministes, parce que le PdV est considéré comme quelque-chose d’incontournable ou de naturel, même par les féministes lesbiennes, alors que le PdV comme pratique régulière est une aberration, et détruit les femmes. Ce qui m’intéresse ce sont les FEMMES et les conséquences des pratiques patriarcales destructives sur les FEMMES, et comment elles sont normalisées au point que personne ne puisse le questionner, ou le voir d’une autre façon que celle définie par les hommes. ça en dit long sur notre colonisation.

  5. Euterpe dit :

    Je trouve ces deux articles fort intéressants comme tous les articles de « Je putréfie le patriarcat » d’ailleurs. C’est un blog qui lave la tête. Du coup, je me pose la question de l’éducation des filles (= comment s’y prendre pour leur faire comprendre de ne jamais se faire mettre sous pression sexuellement, parce qu’avant la puberté c’est trop tôt et pendant la puberté c’est trop tard).

    Et puis, on reproche aux femmes de trop avorter alors qu’effectivement le problème est complètement ailleurs. C’est cette obligation de PdV comme tu dis. Comme si on en avait absolument besoin du coït alors que la plupart du temps on est mise sous pression.
    Je parierais que Reeva Steenkamp c’est fait decendre pour refus de coït. Je me demande combien de femmes se sont fait assassinées pour cette raison.

  6. aginva dit :

    Je pense que c’est fondamental de parler aux filles. Elles ont bien plus de bon sens d’ailleurs. Je pense même que ça en rassurerait un bon nombre de savoir qu’elles ne sont pas obligées de se soumettre au PdV, et qu’elle y a des même des très bonnes raisons pour ne jamais le faire. Le PdV obligatoire pour les jeunes femmes est une calamité. Je pense vraiment qu’à n’importe quel âge c’est possible, tout dépend de la manière dont on le fait et dont on dit les choses. D’autant plus que la pression à subir le PdV arrive dès le collège pour les jeunes filles.

    Le PdV, non seulement on en a pas besoin mais je pense que c’est une urgence sanitaire et planétaire pour les femmes de le cesser, ne serait-ce que pour notre santé, mais aussi pour reprendre à 100% le contrôle de notre corps, de se libérer de la colonisation des hommes.

    Autre conséquence du PdV? Les grossesses forcées et non-désirées imposées par les hommes, ça fait une surpopulation humaine totalement ingérable, et qui est en partie aussi responsable du désastre écologique actuel, de la sur-urbanisation, et aussi de la violence, car plus nous sommes entassées, avec des ressources réduites, plus la violence s’accroît.
    C’est un désastre écologique des plus importants, évidemment une conséquence directe de l’obligation au PdV et du contrôle de la reproduction par les hommes, or aucun mec écolo irait jusqu’à sacrifier son sacro-saint droit patriarcal de mettre sa bite dans le vagin d’une femme.

  7. aginva dit :

    intéressant, c’est toujours une majorité d’hommes qui commentent, et qui se sentent parfaitement légitimes de me dire que j’ai tort, bien que je ne fais que décrire une réalité OBJECTIVE – propre à TOUTES les femmes en capacité de procréer. Ce n’est pas une question d’opinion que ces conséquences existent, d’accord? Ces conséquences du PDV sur les femmes sont objectives, vérifiables avec n’importe quelle femme. Elles ne sont pas à débattre. Ce qui est à débattre N’EST PAS si oui ou non c’est dommageable pour les femmes, alors que ça ne l’est pas pour les hommes. Cherchez pas. Cette réalité est irréfutable.
    Ils se sentent légitimes à commenter, alors que je ne m’adresse qu’aux femmes et c’est indiqué clairement que seules les femmes sont invitées à participer. https://jeputrefielepatriarcat.wordpress.com/about/

    • Anonyme 2334 dit :

      Je tiens à réagir à votre article et je voudrais préciser une chose : effectivement le PdV est de très loin avantageux pour les femmes. Mais plusieurs problème se posent lorsque :

      – nous aimons un homme : comment lui refuser une experience sexuelle qui lui procurerait une jouissance equivalente a la notre lorsque le clitoris est sollicité tout en lui demandant de nous faire jouir via ce mm organe ?

      – Considérant que de toute maniere les hommes n’abandonneront jamais la penetration (vous serait il possible de renoncer au plaisir clitoridien?), ne vaut il mieux pas pratiquer le PdV malgré effectivement le stress engendré et les risques liés a celui ci plutot que d’utiliser un autre moyen tel que la sodomie qui je pense serait notamment plus dommageable et douloureux ?

      Je vous remercie, en esperant avoir votre point de vue sur mes deux questions

    • aginva dit :

      « Considérant que de toute maniere les hommes n’abandonneront jamais la penetration »

      Je crois que vous avez parfaitement mis le doigt sur le problème. Ce que vous dites, c’est que même si nous on voulait arrêter le PdV, les hommes ne VEULENT pas abandonner le PdV. Mais ils pourraient le vouloir, sans qu’on le veuille, et que pour autant que ça ne se fasse, qu’ils n’aient aucun moyen de l’imposer. Or tous les moyens leurs sont donnés pour que nous ne puissions pas totalement le leur refuser. Et ce que vous dites implique que vous êtes consciente qu’ils l’imposent car sinon elle n’y aurait pas ce sentiment d’inévitabilité au PdV.

      En commençant par l’endoctrinement, dont les moyens d’endoctrinement appartiennent aux hommes, sont faits par et pour eux (éducation, langage, état, religion, médias, art, culture, films): qui fait que nous pensons que le PdV, dans le couple, est obligatoire, incontournable, et si nous n’aimons pas ça, elle faut simuler, ou croire qu’elle y a un problème avec noues-mêmes. Qui fait que nous culpabilisons si nous ne faisons pas de PdV avec notre copain car ce serait « l’arnaquer » sur le « contrat » de couple, ce serait, quelque-part lui retirer son « droit » à la « sexualité », donc à son accès à notre vagin.

      Ensuite, les chantages affectifs, le fait que l’on nous a inculqué à voir le PdV comme une sollicitation positive de la part des hommes; et que noues sommes parallèlement rendues dépendantes de la sollicitation des hommes pour se sentir exister, aimée, désirable, alors ils nous rendent émotionnellement dépendantes du fait qu’ils nous trouvent « baisables », alors qu’en réalité, c’est le moyen par lequel ils assurent notre destruction.

      Ensuite, la mise en dépendance économique: les hommes détiennent, monopolisent, ont volé 99% des ressources mondiales. Ils volent aux femmes les moyens de subsistance, mettent en place la dépendance des femmes aux hommes pour leur survie économique et financière (+ institutionnalisé et cristallisé par le mariage, ou le couple, continuum du mariage), ce qui correspond à une mise captivité. Cette captivité sert à ce que nous puissions fuir le PdV. Que nous le voulions ou non.

      Ensuite, par la violence individuelle, mais évidemment soutenue par une structure patriarcale qui rend cette violence individuelle des hommes possible. Qui passe par le simple fait d’insister, ou de faire sans demander, malgré le silence ou la froideur manifeste de l’autre.

      Je suis d’accord que la sodomie est une atrocité pour les femmes. La sodomie n’a d’autre but que d’accroître la punition, c’est totalement sadique – aucun argument de plaisir n’est défendable dans ce cas. Mais pour que l’on puisse croire qu’une sodomie, là encore c’est pire qu’une grossesse non-désirée ou un avortement suite à un PdV, ou à des années de pilule, à des maladies irréversibles, je crois vraiment que c’est parce que c’est un dommage qui ne peut être vécu par un homme, qui n’a pas été défini par eux comme tel, et qui donc est très difficilement vécu comme préjudice. Le langage et la réalité des hommes est ce qui définit notre réalité. Or leur réalité c’est que le PdV c’est du sexe sans conséquences, une érection et une éjaculation. Cette réalité n’est pas la nôtre. Mais pour redéfinir les préjudices en nos termes, en fonction de notre réalité, ça prend un temps fou, car ça demande de sauter de perspective, de quitter la perspective des hommes, celle qu’ils appellent « universelle » et la seule qui vaille dans leur monde, pour ressentir et nommer ce que jamais ils ne nomment.

  8. Anonyme 2334 dit :

    Dans ce cas est ce que la seule sexualité envisageable avec un homme est selon vous : la masturbation et le sexe oral ?

  9. Alexandra dit :

    Magnifique analyse !!
    et les commentaires sont hyper-éclairants !!
    merci !

    je réponds juste à deux commentaires précédents : il est frappant de voir que l’on tente de substituer d’autres invasions corporelles (sodomie ou fellation) à celle critiquée, d’autant plus que ces deux pratiques sont strictement faites par et pour les hommes -: 1) seuls les hommes ont un organe érogène stimulé par la sodomie 2) le contexte pornographique qui a imposé cette pratique au plus grand nombre exprime clairement et sans détours la haine et le mépris que les hommes y mettent envers les « enculées » 3) la fellation : alors là faudra vraiment m’expliquer comment physiquement une femme peut y trouver du plaisir, entre nausée, réflexe de vomissement et peur de se prendre quelque chose d’humiliant en pleine face (parole ou sperme).
    pratiques invasives = il s’agit clairement d’un plaisir viril de dominer, visuellement et physiquement (en imposant un rythme et en bloquant l’autre ou en la mettant à genoux).

    • aginva dit :

      merci pour ce commentaire.
      Ces discussions montrent combien elle est difficile de remettre les inversions, fourberies et mensonges des hommes à l’endroit – où humiliation = désir, invasion = plaisir, torture = amour, condamner à un risque de grossesse = intimité et sexe, etc.

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